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La seigneurie de la Forge du Loup
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La seigneurie de la Forge du Loup
  • Création d'une maquette à l'échelle 1/72 ème représentant une ville du moyen-âge. Son château, sa foire annuelle, un tournoi de chevalerie, le pont à péage. Un futur outil didactique pour les scolaires. Découvrez le projet en visitant les archives de 2019
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13 février 2021

Travaux sur la venelle Charlemagne

Travaux 1

Travaux 2

Travaux 3

Je vous ai précédemment parlé de la « venelle Charlemagne » (voir article du mois d’août 2020) élément qui donne un aperçu d’un quartier de la vieille ville avec des rues étroites et pentues partant d’une des portes du mur d’enceinte de la ville et qui monte vers le château. Ce quartier contrastera avec le quartier neuf en bastide comme on les bâtissait au quatorzième siècle avec sa halle centrale et « l’hôtel particulier de la ville de la Forge du Loup » (voir article du mois de janvier 2021), entre autre.

Travaux 4

Ce petit ensemble n’était pas vraiment achevé, même si plusieurs bâtiments avaient reçus une destination quand aux personnes habitant les lieux, comme je m’attache à le faire pour chaque nouvel élément figurant sur le décor.

Après l’achat de la graveuse – découpeuse laser, j’ai pensé qu’il était important de travailler à la finition de tous les éléments déjà travaillés (voir la table des matières parue au début janvier et qui permet de découvrir les constructions réalisées).

Travaux 5

Cet ensemble de la venelle Charlemagne regroupant plusieurs bâtiments était l’occasion d’exploiter la diversité de couverture des toits comme on en trouvait à l’époque.

Pour quelles raisons donnait-on la préférence à tel ou tel type de matériau de couverture ?

Les raisons sont nombreuses, techniques, financières, esthétiques et il faut prendre en considération l’évolution des modes et techniques des constructeurs et la proximité par rapport aux ressources naturelles (paille, pierre, ardoise, tuile, bois, etc.).

Travaux 6

Le toit de chaume, mode de couverture, utilisant la paille de blé ou de seigle mais également des tiges de roseaux ou toutes autres plantes offerte par la nature régionale. On trouve peu de toits de chaume en ville mais plutôt dans la campagne étant donné le risque important de diffusion en cas d’incendie.( Tout cela est relatif car dans certaines villes de moyenne importance on a continué à utiliser le chaume). Le bois étant omniprésent dans la construction. Les incendies étaient déjà ravageurs mais la population avait un peu plus de temps pour fuir les flammes.

Travaux 7

Les toitures en pierre se nomment des « lauzes » en montagne on utilise la pierre brut pour de petites constructions en région montagneuse mais on pouvait également tailler certaine pierres pour obtenir des lauzes de quelques centimètres d’épaisseur.

Travaux 8

Géologiquement l’ardoise est aussi une pierre et elle est utilisée depuis l’antiquité. Au moyen-âge on l’utilisait plutôt dans des régions comme l’Anjou ou la Bretagne. Son avantage par rapport aux lauzes est son épaisseur millimétrique alors que la lauze est centimétrique.

Travaux 9

Les toits en bardeau en bois étaient très répandus au moyen âge, petites plaques en bois, découpées en différents formats, appelées « tavillons » ou « tavaillons ». La toiture devait être à forte pente pour éviter le pourrissement du bois.

Travaux 10

Les toits utilisant la tuile couvrait également de nombreuses maisons. La tuile connue depuis l’antiquité se nommait « tegulae», plate, deux rebords verticaux sur les cotés étaient recouvert par « l’imbrex », tuile creuse semi- cylindrique permettait une jonction mécanique. Les toits devaient à faible pente pour ce type de tuile.

Travaux 11

Apparait ensuite la tuile canal également appelée tuile ronde, très utilisée dans le sud de la France au moyen-âge donne ce caractère si particulier aux toitures régionales en Provence, Languedoc et dans tout le pays toulousain.

Travaux 12

La tuile plate également nommée tuile bourguignonne couvre principalement les toits de la France septentrionale au nord de la Loire. Cette tuile est utilise sur des toits à forte pente nommés « toits gaulois » par opposition aux toits à faible pente appelés «  toits romains ou romans ». La tuile plate demandait en moyenne une pente à 45° allant parfois jusqu’à 60° pour assurer le bon écoulement de la pluie, sa forme ne permettant pas de canaliser naturellement l’eau. Cette tuile, rectangle de terre cuite, disposait d’un ergot destiné à l’accrochage et il arrivait qu’un trou de fixation supplémentaire permettant ainsi le clouage ou le chevillage.

Travaux 13

Dérivée de la tuile plate, la tuile vernissée était utilisée sur des toitures de bâtiments civils ou religieux de prestige (à l’exemple de la toiture des Hospices de Beaune).

Travaux 14

On trouve également la tuile dite « en queue de castor », cette tuile se caractérise par son extrémité inférieure arrondie. Elle est disposée en écaille sur les toitures. Elle était très répandue dans une grande partie de l'Allemagne et dans l’est de la France.

Les terres argileuses recouvraient tout le territoire et après être mises en forme dans des moules en bois étaient cuites dans des fours. Leur taille était variable selon les lieux et les besoins mais certaines découvertes archéologiques ont mis au jour des fours capables de cuire en une semaine de chauffe quelque 10.000 tuiles, dix fois par an.

On rencontre de nombreux endroits en France dont le patronyme évoque l’implantation de ces ateliers de fabrication.

Travaux 15

A Paris le palais des Tuileries, dont la construction commença en 1564 sous l'impulsion de Catherine de Médicis, nous rappel que cet emplacement était occupé précédemment, depuis le treizième siècle, par des terrains vagues et les fabriques de tuiles établies non loin du « Vieux Louvre ».

Travaux 16

Je profite de cette occasion pour faire un aparté sur les nombreuses découvertes faites à l’occasion des travaux d’agrandissement du musée du Louvre qui ont débutés en 1981et la « pyramide » fut achevée et inaugurée en 1989.

Ces travaux furent l’occasion de mener une vaste campagne de fouilles préventives qui a permis de mieux comprendre l'histoire du secteur. On a redécouvert la base du donjon et de deux des murailles du Louvre médiéval construit par Philippe-Auguste. Ces fouilles ont permis de mettre au jour les restes d'objets de la vie quotidienne dans ce château royal.

Travaux 17

 

Travaux 18

C’est à cette occasion qu’à été découvert le casque de parade de Charles VI. Ce casque en cuivre doré avait manifestement été dépecé par un voleur pour essayer d'en récupérer le métal précieux. Le voleur, en dissimulant son larcin, a permis la conservation d'un objet exceptionnel. Découvert « éclaté » en plus de 150 morceaux il a été reconstitué et il est présenté dans une salle de Louvre aux cotés d’une reproduction de l’objet original

Travaux 19

A la suite de ces grands travaux les quelques soixante archéologues professionnels ont été repartis sur trois autres fouilles de sauvetage importantes. L’une dans le sixième arrondissement de Paris, une autre à l’emplacement de la galerie marchande sous le jardin des Tuileries et une autre sur l’ile de la cité à Paris en face du Palais de Justice où devait être construit un parking souterrain.

C’est à cette occasion que j’ai travaillé sur ce chantier en tant que bénévole.

Habituellement les « bénévoles » étaient les étudiants en histoire et en histoire de l’art qui venaient travailler sous la directive de ces archéologues professionnels en obtenant ainsi des « unités de valeur supplémentaires ».

Comme je suis venu pendant plusieurs mois travailler à leurs cotés j’ai noué des relations privilégiées avec cette équipe de spécialistes.

Travaux 20

Un jour, l’un d’entre eux me dit que l’on avait découvert l’atelier de Bernard Palissy. J’ai d’abord pensé que l’on me faisait une farce mais l’information était juste. J’ai demandé si je pouvais me rendre sur les lieux de cette découverte pour voir cette fouille.

Quelques jours plus tard j’ai obtenu cette autorisation.

Travaux 21

Bernard Palissy, potier, émailleur, céramiste, français, converti au protestantisme, cet autodidacte a étudié la technique de cuisson des émaux. Dans sa jeunesse, peintre sur verre et faïence, il a appris ce métier auprès de son père.

Après une vingtaine d'années de recherches, d'épreuves physiques et morales, endurant les reproches de sa femme et les moqueries de ses voisins, entre 1536 et 1556 ; il a adapté à la céramique le goût des grottes importé d'Italie vers le milieu du seizième siècle.

Travaux 22

Selon certains historiens, à court de bois, il a brûlé ses tables et son plancher pour y parvenir. Légende ou réalité, il a conçu des pièces qu'il nomme des « rustiques figulines ».

Travaux 23

Ces céramiques, évolution décorative de la céramique vernissée, incluent des fruits, des feuilles ou des reptiles dans leurs décors naturalistes en relief. Les plus connues sont des vases, statuettes, bassins, plats et ustensiles divers.

À partir de fin 1566 il travaille à la réalisation d'une « grotte rustique » à Paris, d'abord pour le Connétable Anne de Montmorency, puis pour Catherine de Médicis, aux Tuileries.

En 1572, protégé de Catherine de Médicis, après le Massacre de la Saint-Barthélemy, il ne survit à ces évènements tragiques qu’en abandonnant dans l'urgence son atelier.

Travaux 24

C‘est cet atelier qui a été redécouvert et que j’ai eu la chance de voir en place. Une vitrine dans le musée du Louvre présente ces découvertes en complément des collections du « Musée National de la Renaissance » au château d’Ecouen.

Travaux 25

Finalement arrêté comme huguenot, Bernard Palissy est emprisonné et meurt à la Bastille en 1589, « de faim, de froid et de mauvais traitements ».

Travaux 26

Revenons aux travaux effectués pour ce quartier de la venelle Charlemagne.

Non par commodité, mais pour des raisons esthétiques sur la maquette, les meilleurs résultats sont obtenus avec les tuiles en « queue de castor », les tuiles « plates » et les « bardeaux de bois » qui travaillés au laser se placent sur les maisons en relief.

Travaux 27

Au contraire, d’autres toitures peuvent être représentées mais sans relief, en plaques « en trompe l’œil ». La difficulté principale que je rencontre, est la représentation des tuiles canal. Je réfléchis à différentes techniques me permettant leur positionnement sur la maquette de la manière la plus réaliste.

Travaux 28

Après plusieurs essais pour réaliser les tuiles canal, je pense avoir trouvé une solution. La découpeuse graveuse laser est actuellement au travail et prépare des planches. Je ne manquerais pas de vous tenir informé du résultat. Je vais également réfléchir à la réalisation de toits de chaume en utilisant le même appareil.

Travaux 29

Travaux 30

Travaux 31

 

 

 

 

 

 

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