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La seigneurie de la Forge du Loup
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La seigneurie de la Forge du Loup
  • Création d'une maquette à l'échelle 1/72 ème représentant une ville du moyen-âge. Son château, sa foire annuelle, un tournoi de chevalerie, le pont à péage. Un futur outil didactique pour les scolaires. Découvrez le projet en visitant les archives de 2019
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25 avril 2021

Les farces ou la bêtise du voisin

Farces 1

Farces 2

Farces 3

Il a toujours été de toutes les époques et de toutes les régions de France de faire de vilains tours ou de bonnes blagues, un peu dans la tradition du premier avril mais ici il n’y a pas de jour réservé c’est quand l’occasion se présente. Encore une chose qui est bien marquée en France, c’est l’esprit de clocher. C’est son propre village qui est le plus beau et où les habitants sont les plus intelligents alors que dans le village voisin ce ne sont que des corniauds, de bons imbéciles qui ne sont pas près d’inventer le fil à couper le beurre.

Voici quelques exemples de ce genre de « l’esprit français ».

Farces 4

Nous sommes à Aigues-Vives chez le cordonnier. Pendant une veillée le soir au coin du feu, il n’avait été question que de sorciers, de démons, de trésors, de marmites pleines d’écus brillantes au soleil comme celles enterrées dans la « Grotte des enchantées ».

Pierre le berger, qui également était de la veillée, s’était assoupi par la chaleur de l’âtre, remarqua en lui-même que ses grands-parents lui avaient déjà parlé de ces marmites.

Le cordonnier, un coquin toujours prêt à faire une bonne blague, se mit à dire « Que d’écus, quelle montagne d’or, d’argent. Impossible de trouver au village un homme pour m’aider à le prendre au Diable ».

Au mot Diable, tous se serrèrent l’un contre l’autre, par crainte ; les femmes se signèrent et les vieilles marmonnèrent.

Ensuite chacun est rentré chez soi à la fin de la veillée.

Farces 5

Chez lui, Pierre ne ferma pas l’œil de la nuit. Il s’imaginait déjà propriétaire du trésor.

A l’aurore, le cordonnier vit arriver Pierre qui, en se dissimulant, entra dans la boutique. Pierre lui dit à mi-voix « cordonnier, hier tu demandais un bougre qui n’ait pas peur et bien me voila, je suis celui là ». « Si je suis enfourché par le Diable je ne ferai pas un mouvement. Toi, par contre, qui es dégourdi, si tu me veux je t’aiderai à sortir le trésor de la grotte des enchantées… Tu sais on partagera ». « On partagera, on partagera, fit le cordonnier… Et le Diable ? »  « Avec toi ce n’est rien, tu es dégourdi. Pendant que toi tu l’occuperas avec quelque bêtise, moi je ferai le coup. Tu sais je suis fort, je me chargerai comme un âne ». « Alors tope-là, passe ici cette nuit, après la veillée, nous partirons en cachette. Surtout pas un mot à quiconque, il voudrait sa part ».

Une fois parti, le cordonnier alla voir Jacques de Nino et le mit au courant de l’affaire. « Nous allons faire une farce, nous allons bien rire »

Farces 6

Après la veillée, Pierre et le cordonnier prirent le chemin qui mène à la grotte des enchantées.

A ce moment, la lune qui éclairait le chemin dans la forêt de hêtres, éclairait également l’entrée du trou. Avec l’ambiance nocturne, l’entrée de la grotte paraissait beaucoup plus grande que dans la journée. Arrivés à l’entrée de la grotte. On entendit alors venant de la grotte un bruit curieux qui allait en s’amplifiant. C’est le Diable et tout ses démons qui sont là-dedans » marmonna Pierre et ses jambes tremblaient déjà. « Peur ! Jamais » cria le cordonnier « passe Pierre ! Courage ! » « Passe donc toi gémit pierre le berger de plus en plus effrayé… Je te suivrai » Alors les deux hommes continuent à avancer avec pour simple éclairage la maigre lueur d’une chandelle. Ils avancent l’un après l’autre. A ce moment un souffle venu d’on ne sait où éteint la bougie. « oh !... Que d’or dit le cordonnier » mais en même temps une voix puissante se fait entendre, effrayante, résonnant  partout dans la grotte. « Quel est le fou qui vient troubler mon repos ? Malheureux qui entre, heureux qui sort ! ».Mais déjà Pierre tremblant avait agrippé dans le noir la paroi de la grotte et recroquevillé, effrayé, étourdi, retenait son souffle. Qu’allait-il se passer ?

Farces 7

« Qui es-tu ? » demande la voix « Je suis le cordonnier d’Aigues-Vives, pour vous servir, monsieur le Diable » piaula-t-il d’une voix douce comme le miel. Vous êtes un homme si brave que nous venons vous demander quelques pièces d’or. Nous sommes si pauvres Pierre et moi » »Avance l’homme – répondit le Diable – mes trésors je te les donne mais je veux Pierre à la place » « Je veux Pierre, je veux Pierre ! » « Au secours ! Au secours les démons m’entrainent » et on entend de nouveau ce bruit, on dirait des dizaines de sabots qui dansent dans la grotte « Je veux Pierre, je veux Pierre ! ». Mais Pierre en se signant, les poils de son corps hérissés par la peur, fuyait après être sorti à tâtons de la grotte, sans se retourner  il court vers sa ferme, rentre chez lui à toute allure, arrivé enfin dans sa chambre il se met à prier tous les saints du ciel de le protéger. Il avait l’impression de toujours entendre les voix crier à ses oreilles « Je veux Pierre, je veux Pierre ! » et c’est ainsi qu’il passa la nuit à genoux au pied de son lit à prier.

Enfin le jour arrive, il peut enfin se calmer mais depuis il n’a jamais oser retourner aux veillées chez le cordonnier.

Farces 8

Vous vous doutez surement que de Diable il n’y a jamais eu. C’était simplement Jacques de Nino qui était arrivé à l’avance en apportant avec lui un tonnelet dans lequel il avait mis des bardeaux de bois, sortes de tuiles servant à couvrir le toit des maisons. Quand Pierre le berger et le cordonnier étaient dans la grotte il s’est mis à agiter les tuiles de bois dans le fond du tonnelet au bon moment. Les tuiles de bois donnaient l’impression que les démons dansaient et quand il parlait, c’était dans le tonneau. Cela modifiait totalement sa voix la rendant plus forte, plus lugubre dans la grotte et Pierre le berger ne pouvait pas reconnaitre la voix de Jacques de Nino.

Une fois que Pierre s’était enfui de la grotte ils rallumèrent leurs chandelles et tout redevint calme dans la grotte mis à part les deux compères qui rigolaient fiers de leur mauvais tour joué à Pierre le Berger

Il y a quand même une moralité le cordonnier d’Aigues-Vives a perdu un client, Pierre le berger qu’il n’a jamais revu.

Farces 9

Il y a d’autres manières de tromper son monde comme cela aurait s’est passé à Uchentein en Ariège.

Cette histoire est imaginaire et on peut fort bien la situer dans un autre endroit.

C’était au cours des années 1900 où tout était différent à aujourd’hui. Vint cette année là le moment où les élections municipales approchaient. Le maire réuni à la mairie tout son petit monde d’administrés et leur tient à peu près ce discours : « Mes amis je pense que vous avez été satisfaits de mon administration à la tête de la commune. Si je suis réélu ce sera mieux encore. Les rues du village seront bientôt goudronnées mieux éclairée et la fontaine … Cette fontaine qui est si belle, mais qui a tant besoin d’être restaurée, nous la décaperons, nous la nettoierons, nous la peindrons ».

« Dis aussi que tu y feras couler du vin » hurla une voix dans le fond de la salle.

« Parfaitement, répondit le Maire, elle donnera du vin.

Farces 10

La nuit venue le Maire fit venir son garde champêtre ; « Tu as entendu ce que j’ai dit à la mairie ? » « Oui et et je trouve que vous y êtes allé un peu fort, vous êtes allé trop loin dans vos promesses et encore que du vin coulera à la fontaine ». »C’est bien vrai ! Mais ce qui est dit est dit. Il faut que je tienne cette promesse sinon personne ne votera pour moi. J’ai une idée, j’espère que ça fonctionnera. Tu vas aller fermer la vanne d’arrivée d’eau de la fontaine et tu vidangeras les tuyaux. Tu fermeras le robinet. Pendant ce temps je vais brancher un tuyau à la plus grande cuve de mon chai – Heureusement ma maison est au-dessus de la fontaine – ainsi nous amènerons le vin dans la canalisation de la fontaine.

Farces 11

Ainsi fut fait et tout fonctionna comme prévu par le Maire.

Le lendemain, lorsque les ménagères viennent remplir leurs cruches (Il n’y a pas l’eau courante à l’époque) elles crièrent « Au miracle ». Tout le monde vient voir, remplis en même temps une deuxième cruche, les ivrognes boivent directement à la fontaine.

Farces 12

En fin d’après-midi, Françonnette revient au village avec ses chèvres. Elles ont l’habitude de boire à la fontaine en passant et Françonnette n’est pas au courant de ce qui se passe. Les bêtes prennent de l’avance pour boire tranquillement mais dès que les bêtes eurent goûté le breuvage elles ont aimé. Ensuite elles se mettent à gambader, à sauter de tous cotés. Il a fallu que tout le monde s’y mette pour les faire rentrer à l’étable et encore la plus jolie manquait à l’appel. Une chèvre toute blanche comme celle de monsieur Seguin.

Farces 13

Peu de temps après, monsieur le curé et son sacristain qui rentraient dans l’église furent surpris d’entendre un grand bruit dans le clocher, comme si on démolissait tout là-haut. « Monsieur le curé, dit le sacristain, je monte voir mais pour sur ce sont des esprits. Allumez un cierge pour m’éclairer » - mais également pour éloigner ces esprits, on ne sait jamais. Arrivé en haut de l’escalier, le sacristain saisi deux cornes et en même temps un bêlement se fait entendre. C’était la chèvre blanche, grimpée là-haut on ne sait comment et heureusement retrouvée pour le plus grand bonheur de Françonnette. Ce que l’histoire ne dit pas, c’est si le Maire a été réélu de sa gentille supercherie. Lui a-t-elle portée chance ? Mais ça lui aura couté un gros tonneau de vin.

Farces 14

Pour finir il y a les moqueries concernant le village voisin ici on est plus intelligent que dans le village d’a coté qui n’abrite que des benêts. Voici ce que l’on dit sur les gens de Ganac un village à cinq kilomètres de Foix dans la vallée de la Barguillère.

Farces 15

Un jour l’empereur Napoléon 1er voulut visiter ce département de l’Ariège dont il avait si bien dit « Que c’est le pays des hommes et du fer ». Le préfet avisa donc tous les maires des communes autour de Foix.

« Ah !, dit le maire de Ganac en ceignant sur son ventre rondelet sa belle écharpe tricolore toute neuve. Il faut y aller. Conseillers municipaux vous êtes tous pompiers. Nous irons faire entendre à l’empereur votre fanfare. Toi Jouspéou qui as été tambour major au régiment tu dirigeras la musique » « Mais je n’ai plus ma canne de tambour major » « La belle affaire ! Tu n’as qu’à prendre un long trognon de chou que tu habilles de papier brillant. Ce sera magnifique ».Allons ! Préparez-vous pour le grand jour.

Farces 16

A la date indiquée, la fanfare fut prête. Tout le conseil municipal était là en grande tenue de pompier et son instrument de musique de la fanfare municipale. Le tambour major en grande tenue également brandissant fièrement son trognon de chou d’où flottait des bandes de papier brillant.

« Bon les amis tout le monde est là ? »  dit le Maire « Je vais compter » « Un, deux trois, et ainsi jusqu’à quatorze » « Parfait et les voici qui traversent le village de Ganac et les villageois sur le pas de la porte les applaudissent. Cinq kilomètres ce n’est pas rien et plusieurs ont emportés quelques gourdes remplies de vin.

En voici une gourde qui tourne et passe de main en main et de goulot en goulot. Puis une deuxième gourde suit le même trajet. « Bon les amis il reste du chemin, repartons ».finalement le trajet avec la petite halte a pris plus de temps que prévu mais ce n’est pas grave on est en avance arrivés aux portes de Foix le Maire dit « « Je vais nous recompter » « Un, deux trois, et ainsi jusqu’à quinze ? Comment quinze on était partis à quatorze. Je recommence » « Un, deux trois, et ainsi jusqu’à quinze ». «  Je n’y comprend plus rien ; toi le tambour-major compte à ma place ». Et voila le tambour-major qui compte « Un, deux trois, et ainsi jusqu’à treize » Comment cela treize ? Tout à l’heure on était quinze. Pendant que le Maire et le tambour-major comptaient une nouvelle gourde avait circulé et on avait également sorti quelques victuailles. Vous avez tous raison arrêtons de compter et mangeons.

Farces 17

Pendant que notre vaillante petite troupe s’est installée pour manger sur le bord du chemin je vous donne l’explication de toutes ces erreurs dans les comptes : Au tout premier comptage le maire avait compté tout le monde sans s’inclure dans le nombre. La deuxième fois, il se compte en premier et donc c’est lui le chiffre en trop. Par contre quand le tambour-major compte à la place du Maire il ne se compte pas et ne compte pas et ne compte pas le Maire donc il en manque deux. Ça va ? J’ai été assez clair ?

Farces 18

Retrouvons notre groupe et de gourdes de vins en gourdes de vin, d’agapes au bord de la route, de comptes plus ou moins précis, notre groupe se décide à partir quelque soit leur nombre et sans se préoccuper de l’heure. Voici notre fière troupe, qui a repris son bel ordonnancement, qui arrive à Foix en haut des allées de Villote le grand axe principal de Foix si joliment bordé de platanes et notre fanfare qui se met à jouer sur le commandement du tambour-major. Quel es ce remue ménage ? se demande –t- on à la mairie de Foix ? Le garde champêtre va à la rencontre du groupe et pourquoi tout ce tapage ? Le Maire de Ganac répond fièrement qu’ils sont venus pour saluer l’empereur et alors le garde champêtre se met à éclater de rire et de leur dire : « Mais l’Empereur, il est passé ce matin, a salué tout le monde.

Farces 19

Tout les compagnies étaient en grand uniforme, bien ordonnées depuis le bas des allées jusqu’en haut où s’installe l’orchestre du bal du 14 juillet. L’empereur a dit qu’il était content d’être là et il est reparti avant même le repas de midi alors pour voir l’empereur, il vous faudra courir vite et longtemps avant de le rattraper.

Farces 20

Tous penauds les pompiers de Ganac sont remontés au village par la route poudreuse et ils n’avaient pas la fière allure du moment du départ. Arrivés au village, quand même ils se reprennent et ils traversent le village de Ganac et les villageois sur le pas de la porte les applaudissent.

Il parait que lorsque la fanfare traverse ainsi le village de Ganac,les villageois sur le pas de la porte les applaudissent, mais tous les enfants se bouchent les oreilles en pleurant et grimacent de douleur d’entendre si mal jouer de la musique. Mais… ça ce sont des mauvaises langues qui disent cela.

Farces 21

 

Farces 22

Château de Queille 1

 

 

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