La maison du vannier

La vannerie est certainement l’un des plus vieux métiers du monde. On a retrouvé des objets tressés datant de l’âge de pierre. Les Egyptiens, les Gaulois, les Celtes, les Romains et bien d’autres civilisations ont maitrisé la vannerie. De quelques brins d’osier et avec beaucoup d’imagination, on fait naître entre ses doigts des objets aussi variés qu’étonnants : paniers, corbeilles, pour les ménagères, mannes mais aussi caisses à outils, hottes, pour les artisans, les maçons en ville, pour les paysans, pour les vendanges, ou au moment des moissons à la campgne. Vanniers, mandeliers étaient la dénomination des ces artisans qui travaillaient indépendamment. La reconnaissance du métier de vannier date du XVe siècle

C’est grâce à Louis XI, en 1467, que la nouvelle corporation prend naissance avec la création de la bannière des vanniers et des lanterniers et la publication de ses statuts. La confrérie des vanniers fut dédiée à Saint Pierre et Saint Paul.

Les vanniers étaient dispensés de certaines obligations, par exemple, d’observer l’arrêt du travail lors des fêtes à l’époque des vendanges, afin de pouvoir pourvoir à l’approvisionnement en paniers et hottes pour le transport du raisin. Les maçons également sont de gros consommateurs de mannes.  Ces larges paniers cylindriques, permettent ainsi de transporter du sable, de la terre ou du mortier. Ces matériaux étant déjà lourds, il vallait mieux que le contenant ne soit pas plus lourd que le contenu. L'iconographie médiévale est là pour affirmer que ces paniers, et autres objets, étaient très employés sur les chantiers et partout ailleurs.

La matière première principale est l’osier, issu de la souche du saule. Il faut trois ans pour obtenir une « oseraie » ; celle-ci a une durée de vie d’une vingtaine d’années. Les premières boutures sont des morceaux de branches prélevés sur la souche du saule. Ensuite la récolte de l’année fournira les boutures de l’année suivante. Les boutures sont repiquées au printemps. L’osier se développe ensuite pendant tout l’été pour atteindre une taille qui va de un mètre à trois mètres et demi. La récolte s’effectue en hiver, à sève descendante. Il existe plusieurs centaines de variétés de saules, et des dizaines d’osiers. Les couleurs peuvent varier du blond presque blanc au vert bleuté en passant par toute la gamme des orangés et des bruns.

A cette époque, les vanniers ne s’approvisionnaient d’osier qu’une fois l’an.

Quand vous vous promenerez le long de la rivière le Loup vers l’emplacement du tournoi de chevalerie, vous pourrez y voir quelques uns de ces arbres qui aiment la proximité de l’eau et que je fabriquerai artinasalement dans les prochains mois.

Pour la maison du vannier je me suis inspiré d’un dessin d’Eugène Viollet le Duc de son « dictionnaire de l’architecture médiévale ». Ce type de maison d’un agencement typique  d’une maison romane du 12^ème siècle. Lla famille se réunit autour du même foyer. Au rez-de-chaussée, se trouve la grande pièce qui est la boutique, si le propriétaire est un marchand ; alors la salle sera au premier étage. Cette salle sert de chambre à coucher, de lieu de réunion ; elle est vaste et contient le lit du père, de la mère et des enfants en bas âge. Les apprentis ou domestiques couchent dans le galetas élevé au-dessus du premier étage. Presque toujours, alors, la cuisine est séparée du logis principal par une petite cour ; une galerie permet d’y arriver à couvert ; une allée contenant un degré droit flanque la boutique et donne l’entrée directement de la rue dans la salle du premier étage. De cette salle on communique également à l’étage au-dessus de la cuisine par une galerie. C’est d’après ce système que sont élevées les maisons de la ville de Cluny qui datent du xiie siècle[13]. Nous donnons (4) le plan de l’une d’elles

Le rez-de-chaussée A fait voir l’allée avec le degré droit en C, la boutique en D, la galerie ou portique à jour en E, la cour en F, la cuisine en H avec sa grande cheminée I. Un puits est en G. Le premier étage, tracé en B, montre l’arrivée du degré en K, la salle en L, la galerie à jour ou vitrée en N avec un petit degré pour monter aux galetas, et une chambre en O

Une fois les dessins tracés et imprimés sur du papier photo mat, il ne reste plus que le découpage des différents éléments pour créer le relief de la maison.

J’ai modifié un personnage en plastique (d’une boite du fabricant « Linear B »  « Roman market » (marché romain) ) afin de représenter notre vannier travaillant à un de ses ouvrages. C’est devenu un artisan assis en train de confectionner un panier en osier. Il est peint et verni et il sera installé sur la maquette assis à l’extérieur de sa maison.

Je profite de l’occasion pour vous informer en ce début du mois d’août de l’avancée du travail. J’ai été bien occupé sur plusieurs « ateliers » avec, entre autre, la peinture de mes personnages, certaines « transformations, le vernissage final pour protéger la peinture afin qu’elle ne s’écaille pas. Je viens de peindre plus de cent vingt personnages supplémentaires et j’en ai encore le double (environ) qui attend, sagement rangés dans des boites. Il faut compter une demi-journée de travail pour chaque personnage et même pour certains modèles demandant une attention particulière, la journée complète.

Autre travail d’importance, les plaques de base en contreplaqué ont été renforcées par des traverses qui rigidifient cette plaque et des pieds ont également été placés sous ces plaques. Cette tâche terminée je commence actuellement la réalisation d’une partie du relief de ma maquette, réalisé en papier mâché. Tout ce travail, vous sera montré prochainement sur ce blog.