La maison du drapier
Notre drapier fabrique des draps et les vend. Il se rend régulièrement dans différentes maisons des hameaux voisins où il achète le tissu grossier auprès de tisserands et il transforme ces tissus en trois grandes étapes. En premier lieu, il le pare et le lisse, pour enlever les nœuds et le feutrer pour l'adoucir.
Puis, dans sa cave, il foule le tissu en utilisant une sorte de pilon en bois, le bâton à foulon, pour lui donner plus de corps. Cella se fait dans une grande cuve dans laquelle notre drapier a ajouté à l’eau de l’argile et diverses substances. Il le malaxe et frappe longuement les étoffes jusqu’à l’obtention d’un drap sans déchirures ni accrocs et sur toute sa surface uniformément brassé.
Cette étape longue, fastidieuse, et demandant une vive énergie terminée, il baigne ce drap dans une nouvelle remplie d’urine humaine qui assure le nettoyage final et qui va faire blanchir le drap.
Lavé ensuite à l’eau additionnée de savon, notre drap, soigneusement séché, sera plié et remisé pour être vendu à la « foire aux draps » qui a lieu chaque année, tous les 22 juin, jour de la saint Alban (premier de la lignée des seigneurs de la Forge du Loup
Longtemps pratiqué manuellement l’activité s’est mécanisée dès le haut Moyen Âge avec les moulins où les pilons étaient actionnés par l’énergie hydraulique. Au fur et à mesure, cette étape fut confiée à des moulins hydrauliques en plaçant des maillets sur les arbres à cames, ces moulins appelés des Foulons supprimaient certes une étape fastidieuse mais la qualité des draps de notre drapier faisait toute la différence entre ces draps travaillés de façon mécanique et celle de notre drapier
Fort heureusement, il était aidé dans sa tâche par ses trois fils, dont l’ainé a 16 ans, le second 14 et le dernier 13 ans. Ils travaillent avec lui aux différentes étapes nécessaires pour l’obtention d’un drap de qualité