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La seigneurie de la Forge du Loup
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La seigneurie de la Forge du Loup
  • Création d'une maquette à l'échelle 1/72 ème représentant une ville du moyen-âge. Son château, sa foire annuelle, un tournoi de chevalerie, le pont à péage. Un futur outil didactique pour les scolaires. Découvrez le projet en visitant les archives de 2019
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11 décembre 2019

Les maisons de ville sur la maquette « la Châtellenie de la Forge du Loup »

Expo

 Au moment de l’élaboration de mon projet, je n’envisageai pas l’achat des constructions standards  du commerce. Cela pour deux raisons : D’une part le coût d’achat des fournitures bien trop important et d’autre part le choix limité que l’on peut trouver sur les catalogues spécialisés.  D’autres raisons viennent se greffer : le nombre important de constructions prévus (environ 120) ferait qu’obligatoirement ion aurait retrouvé de trop nombreuses fois les mêmes éléments, Outre le manque d’originalité un autre élément est à prendre en considération, c’est le plaisir de la création, depuis le simple dessin à sa représentation en volumes et avec le plus de finesse possible.

Primitivement je pensai travailler le plâtre mais après quelques essais infructueux, il me faut admettre que c’est une matière que je n’arrive pas à maitriser. Le travail de gravure sur plâtre demande des compétences artistiques que je ne possède pas, mon travail manquant de précision et de finesse.

Face à cette difficulté, il m’a fallu trouver une solution.  Ma réflexion m’a conduite vers la méthode utilisée au 18ème siècle pour les « cartes et plans en relief des principales villes fortes du royaume de France ».

Maquette Vauban 1

Ces maquettes furent construites au  moment où le roi Louis XIV s’adressa à l’ingénieur Vauban pour la construction des défenses et remparts protégeant les provinces françaises d’éventuels assauts ennemis.

Durant le règne de Louis XIV, la défense du royaume fut organisée le long des côtes et des frontières. Un réseau de places fortes fut ainsi mis en place de manière à contrôler les voies de pénétration dans le pays, obligeant les armées ennemies à pratiquer une guerre de siège pour faire tomber ces villes fortifiées avant de poursuivre leur avancée dans le territoire.

Cette époque fut aussi celle du perfectionnement de la fortification bastionnée. Le tracé des fortifications, composé de remparts encadrés de bastions, fut complété par la construction d’ouvrages avancés (tenailles, demi-lunes, contregardes, ouvrages à cornes, etc.) multipliant les lignes de feux et les obstacles face à l’assaillant. La durée des sièges en fut accrue et la technique d’attaque des places dut être perfectionnée et rationalisée.

Pour offrir au roi une vision globale des défenses du royaume, son ministre de la Guerre, Louvois, commanda la réalisation de plans-reliefs des sites fortifiés.

Ces maquettes furent conçues comme des instruments de travail à usage stratégique. Contrairement à la cartographie classique, elles offraient une vision complète et immédiate des lieux, permettant d’appréhender les défauts et faiblesses des fortifications, de programmer les améliorations à y apporter et de préparer les opérations de siège.

Plans reliefs 1

La collection française des plans-reliefs est l’héritière d’une tradition née au XVIe siècle en Europe. Il était en effet courant pour les ingénieurs militaires de réaliser des maquettes pour représenter leurs projets de fortifications, les forteresses d’un territoire, ou encore les travaux de siège dirigés contre une ville.

Plans reliefs 13

La collection de Louis XIV est née en 1668, avec la commande que Louvois, ministre de la guerre, passe à Vauban du plan-relief de Dunkerque. La réalisation des premiers plans-reliefs avait pour objectif d’accompagner les travaux de fortification menés par les ingénieurs de Louis XIV dans les places fortes des Flandres espagnoles récemment conquises. Conçues comme de véritables outils d’expertise à distance pour le roi et son état-major, les maquettes figuraient en trois dimensions l’état d’avancement des travaux dans une place forte, présentant d’abord les projets, puis les réalisations en cours, et enfin les fortifications achevées.

Ce mode de représentation en trois dimensions offrait au monarque une vision globale des différentes fortifications du royaume, révélant de manière immédiate la nature du nivellement de chacune des places fortes et de leur défilement. Cette facilité d’appréhender les sites connut un grand succès, et Louis XIV commanda très vite la réalisation des modèles des nouvelles défenses du royaume. Plus que de simples instruments de travail, les plans-reliefs deviennent à partir des années 1680 un moyen prestigieux de représentation des défenses du territoire. Louis XIV décide en 1700 d’installer la collection au Louvre, dans la galerie du Bord-de-l’Eau.

Plans reliefs 5

Jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, les plans-reliefs étaient réalisés au sein même des localités représentées, par des ingénieurs militaires travaillant aussi bien à l’édification des fortifications des places fortes françaises qu’à la confection de maquettes des même sites. Chacun utilisait une méthode de fabrication qui lui était propre ; il en résultait une grande variété des formes, des échelles et des techniques de construction. Outre la différence de qualité des matériaux utilisés, les premiers plans-reliefs, construits rapidement, étaient souvent inexacts, les formes et représentations urbaines étant souvent simplifiées.

L’adoption de l’échelle unique d’un pied pour cent toises (environ 1/600) pour la représentation des places fortes du royaume ne devient effective qu’à partir des années 1680. On eut cependant recours à une échelle plus détaillée pour la réalisation des sites moins étendus comme les forts isolés.

Plans reliefs 4

En raison de leur grande taille, les plans-reliefs ne pouvaient être réalisés en une seule pièce. Ils étaient constitués de plusieurs tables de bois. A partir des levés exécutés, un plan du site était dressé au 1/600, servant de patron pour la réalisation de ces tables. Leur format était calculé de manière à ce que les artistes puissent en atteindre le centre sans être gênés dans leur travail. Ces panneaux, sortes de caisses, étaient constitués dans leur partie supérieure, d’un assemblage de lames de bois de différentes épaisseurs, retaillées afin de restituer les accidents du relief. Du carton mâché était utilisé en finition pour la réalisation des détails du modelé du terrain.

La décoration de la surface du sol était obtenue par le saupoudrage de sable fin sur un lit de colle. Une pulvérisation de soies teintées et finement hachées représentait les champs, prairies et espaces verts. Les arbres étaient réalisés au moyen de fines chenilles de soie entrelacées avec un fil de laiton. Les eaux étaient figurées à la peinture à l’huile. Les différents éléments d’architecture des villes, villages ou hameaux sont constitués de petits blocs de tilleul taillés et habillés de papiers gravés ou peints, imitant la texture des différents matériaux de construction. Les ouvertures étaient découpées à l’emporte-pièce et rapportées, comme les cheminées ou les fenêtres. Les tables étaient ensuite assemblées entre elles, à la manière d’un puzzle, au moyen d’un ensemble de barres jointes par tenons et mortaises, et reposaient sur un piétement de bois, spécialement conçu pour chaque maquette. Afin que les raccords entre les différentes pièces ne soient pas trop visibles, leurs contours épousaient les lignes des éléments paysagers représentés, routes, cours d’eau ou limites de champs.

Pour information, ces maquettes sont conservées à l’Hôtel des Invalides à Pars et une partie de cette collection est visible au Musée des Plans-Reliefs à l’Hôtel des Invalides à Paris ainsi qu’au Palais des Beaux-arts de Lille.

Plans reliefs 10

 

Plans reliefs 14

 

Plans reliefs 17

 

Plans reliefs 3

Plans reliefs 6

Plans reliefs 7

 

Plans reliefs 9

Plans reliefs 11

Plans reliefs 14

 

Plans reliefs 8

Plans reliefs 15

Je me suis inspiré de ce travail ainsi que des cartes ou livres faits de carton à plier sur lesquels est imprimé le relief des monuments. Les avantages de cette méthode de construction seront, outre le faible prix de reviens, la diversité de modèles à construire importante et le détail de l’impression du décor des modèles.

Je me suis fixé également que chaque construction soit originale et que chaque modèle soit différent des modèles précédemment réalisés. Pour donner plus de relief et de rigidité à ces modèles, ils seront collés sur du carton (c’est écologique si on utilise les cartons d’emballage de l’alimentation qui vont le plus souvent à la poubelle) ou sur du carton plume, avec des ouvertures à l’emplacement des portes et des fenêtres découpées au ciseau ou au cutter (la fenêtre ou la porte se trouvera d’autant en retrait). De nombreuses maisons étant à colombages, celui-ci, collé également sur du carton, sera collé sur la façade. On peut également faire de même pour les volets des maisons. Ces couches successives de papier et de carton donneront ainsi de la profondeur et du relief aux constructions de la maquette. Il sera également possible, après avoir protégé le modèle d’un vernis protecteur, d’accentuer cet effet avec une finition dessinant les ombres avec un lavis fortement dilué.

Cette idée doit maintenant être appliquée et pour ce faire je décide de construire un marché couvert médiéval.

Halles de Marigny

Je choisi de m’inspirer d’un modèle réel : le marché couvert de Marigny situé en Picardie (17ème siècle) constitué d’une belle charpente de chêne et couvert de tuiles plates, avec un étage servant de maison commune aux habitants. De nombreuses difficultés risquent d’apparaitre et c’est en trouvant la meilleure solution que je serai en mesure de terminer le modèle et de valider ainsi la technique de fabrication de l’ensemble des maisons de ville de la maquette

Etage 1 Halle du Marché

Etage 2 Halle du Marché

En premier, je dessine, à l’échelle, le marché couvert. J’utilise le logiciel « Paint » et j’importe (en copiant – collant) les différents éléments illustrant le décor (les fenêtres, portes et volets)

Marché couvert 1

Les piliers en bois  sont fabriqués avec 9 allumettes placées en carré et attachées ensemble à chaque extrémité avec un nœud de cabestan appris dans mon enfance. Avec un fil de couturière, on forme une boucle puis, un peu plus loin, on forme une deuxième boucle opposée à la première (les deux boucles doivent avoir la même taille et être assez proches l’une de l’autre). Ensuite, on fait chevaucher les deux boucles qui sont glissées autour des allumettes.

noeud-cabestan-1

noeud-cabestan-2

noeud-cabestan-3

L’ensemble est alors trempé dans un mélange à 50/50 fait d’eau et de colle à bois. Pendant être resté  15 minutes dans ce bain, on laisse s’égoutter l’ensemble sur une feuille plastique pendant la nuit.

Marché couvert 44

Les piliers ainsi confectionnés, on les relit les uns aux autres par des allumettes collées à l’horizontale qui  sont les entrais et une allumette coupée au tiers de sa longueur est collée à 45°à l’endroit de l’intersection pour simuler la contrefiche. On pratique ainsi sur l’ensemble de la construction (Il faut compter 2 grosses boites d’allumettes pour l’ensemble ; Ne pas faire brûler toutes les têtes inflammables à la fois mais par petites quantités au risque que l’ensemble de la boite devienne un tas de cendres).

Une fois que l’ensemble de la charpente en bois est réalisé et peint, on passe à la réalisation de l’étage.

Marché couvert 40

On imprime (J’ai choisi du papier photo mat) le modèle dessiné à l’ordinateur et on colle la feuille de papier sur un carton.  Il  sera ensuite découpé en laissant une marge servant au collage des différentes parties.

Marché couvert 51

On appuie avec un tournevis ou toute autre objet métallique à l’endroit des pliages et l’ensemble est collé à la charpente réalisée précédemment.

Marché couvert 49

Le petit escalier est (également réalisé avec des allumettes) collé à son emplacement sur le modèle. Les finitions sont apportées par le collage des fenêtres et des portes aux ouvertures découpées à l’avance et en dernier par les volets.

Marché couvert 62

J’ai confectionné les anciennes mesures avec de la pâte à modeler auto-durcissant à l’air libre, raison pour laquelle j’ai dessiné la charpente pour que celles-ci soient visibles une fois le modèle terminé.

Le toit en carton sera par la suite recouvert par des plaques gravées du commerce simulant une toiture faite de tuiles.

Marché couvert 65

Marché couvert 69

Marché couvert 79

 

Il a fallu plusieurs semaines entre le moment de la conception et celui de son achèvement mais le résultat est à la hauteur de mes attentes. Je vais donc poursuivre la construction des autres maisons de la ville en utilisant la même méthode.

 

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