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La seigneurie de la Forge du Loup
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La seigneurie de la Forge du Loup
  • Création d'une maquette à l'échelle 1/72 ème représentant une ville du moyen-âge. Son château, sa foire annuelle, un tournoi de chevalerie, le pont à péage. Un futur outil didactique pour les scolaires. Découvrez le projet en visitant les archives de 2019
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4 avril 2021

L'Hospitalet près l'Andorre

L'Hospitalet près l'Andorre 1

L'Hospitalet près l'Andorre 2

L'Hospitalet près l'Andorre 3

Lorsque l’on se rend en Andorre, petite co-principauté enclavée entre la France et l’Espagne, où les frontaliers se rendent régulièrement pour faire divers achats à bas prix (il n’y a pas les mêmes taxes qu’en France). Lorsque les flots de voitures qui passent les week-ends ou pendant les vacances par ce village incontournable lorsque l’on remonte vers le nord, vers Toulouse, par exemple, on a encore ce petit serrement  au bas du ventre car même si on a passé la frontière et la douane (Andorre ne fait pas partie de l’Union Européenne) et où les règles sont les mêmes que lorsque l’on va à l’étranger (carte d’identité ou passeport et règles douanières pour les achats – cigarettes et alcools particulièrement -) on peut encore être contrôlé par la douane volante (il y a un grand parking pour cela) au passage à cet endroit.

L'Hospitalet près l'Andorre 4

Bien peux se préoccupent de connaître l’origine de ce nom.

Selon de vieilles chroniques, l’Hospitalet doit sa fondation au chevalier Bertrand d’Enveight neveu d’une dame douairière de Cerdagne, dont les terres arrivaient jusque là. Il avait l’habitude de faire ce chemin au point d’en oublier la prudence. Mais il se trouve sur le versant nord des hautes montagnes. La nature reste primitive, même si aujourd’hui elle est balafrée par toutes les empreintes du modernisme, l’hiver prend un visage sévère et grandiose. Parfois il y a de grosses chutes de neige et certaines avalanches sont restées gravées dans les mémoires.

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Cela s’est passé au 11ème siècle ; Bertrand d’Enveight se trouva pris un soir dans la tourmente, une affreuse tempête de neige et les flocons de neige en telle quantité sont tombés qu’un épais manteau blanc recouvrait déjà le sol. Le froid s’empara de ses membres avec la sensation que son sang se mettait à geler et dans peu de temps il serait mort de froid et on ne retrouverait son corps figé dans l’instant de sa mort qu’au printemps prochain.

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Alors, tirant sa grande épée il abat son cheval, lui ouvre le ventre, le vide de ses entrailles et se blotti dans la carcasse béante encore chaude. En faisant cela, il fait le vœu, si il en réchappe, de bâtir à cet endroit  un hospice pour les pèlerins.

L'Hospitalet près l'Andorre 7

Alors qu’un instant auparavant la tempête soufflait lugubrement, elle commence à faiblir et encore quelques heures d’une attente interminable, il sort enfin de son abri improvisé. Péniblement, il lui reste encore  à franchir le col du Puymaurens, la neige lui arrive jusqu’au ventre, et il faut encore redescendre l’autre versant de la montagne. Il est recueilli par la garnison du château de Porté, étonnée que  l’homme ait réussi à se protéger par cet  ingénieux moyen. Il se réchauffa enfin et put attendre que son chemin  soit praticable pour rejoindre sa destination.

Bertrand d’Enveight tint sa promesse et réalise  son vœu. Un petit hospice fut élevé là où s’était déroulé le drame.

L'Hospitalet près l'Andorre 8

 On voit encore aujourd’hui l’oratoire qu’il fit construire près du pont appelé Sainte Suzanne. Le refuge de Sainte Suzanne fut tenu par des religieux de l’ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. À cette époque, la population de l’Hospitalet se composait de 7 à 8 religieux attachés au service de l’hôpital, assistés de quelques travailleurs volontaires (Donats) qui les aidaient à soigner les voyageurs et les pèlerins, à garder les troupeaux et à cultiver les terres. Tous vivaient très sobrement. Les terres, les bois et les pâturages environnants furent donnés au refuge qui est devenu le village frontière de l’Hospitalet.

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 Une dernière chose encore, la première messe qui fut dite dans la chapelle fut dédiée à la mémoire du cheval sacrifié et pour lui demander pardon.

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Voici une autre histoire sur ce passage, mais… Il fait froid dans le dos … Âmes sensibles prenez garde … Vous allez trembler avec nos deux compagnons …

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 Ils se nomment Louiset et Paulet. Ce sont deux compagnons qui font leur tour de France pour apprendre le métier. Ils arrivent dans la région, mais ils commencent à avoir une grosse faim mais il fait déjà nuit, une nuit sans lune en plus. Ils sont environnés de tous les cotés par les hautes montagnes, ils cherchent à suivre le chemin espérant trouver bientôt une auberge.

L'Hospitalet près l'Andorre 12

Finalement ils aperçoivent au loin une lumière au travers des arbres et par bonheur c’est une auberge qui se trouve là dans ce lieu presque désert. Ils tapent à la porte mais personne ne vient ouvrir. Pendant qu’ils attendent ils perçoivent du remue ménage à l’intérieur mais la porte reste toujours close. Louiset dit à Paulet « c’est un pays de brigands, c’est peut être une maison de voleurs » Paulet rit de la peur de Louiset mais quand finalement on vient ouvrir, Paulet ne rit plus.

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Dans la grande salle basse chichement éclairée une douzaine d’hommes sont dans la pièce assis à différentes tables. Paulet n’avait jamais vu pareilles figures. C’était des hommes rudes, bien habillés, tous avec des pantalons courts, des sandales attachées à la jambe avec des lanières de cuir, des bérets bleus, la veste sur l’épaule gauche. Ils étaient silencieux, regardant les entrants, les uns fumant de petites pipes ou d’autres tenants des cartes en main. On les devinait tendus l’oreille à l’écoute du moindre bruit venant de dehors.

L’aubergiste les fit s’assoir à une petite table à l’écart et leur apporta une belle soupe avec dedans de la viande.

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La soupe mijotait dans la cheminée depuis un moment et l’aubergiste déposa également une grosse miche de pain. Les deux amis mangèrent sans faim et sans apprécier les bonnes odeurs venant de leurs assiettes. Les deux amis se regardèrent, ils étaient pales comme des morts.

Quand approcha l’heure de se coucher, Paulet entendit un des hommes qui s’appelait Etienne Poirot et qui semblait le chef du groupe, dire à l’aubergiste « Mets les dans la chambre, tu sais de laquelle je parle ». « « Diable ! » « J’en voudrais une autre » cria bêtement Paulet. « Une autre quoi ? » dit l’aubergiste qui n’avait pas remarqué que Paulet écoutait. « Eh ! répondit Paulet embarrassé de sa bévue, une autre …. » « … Une autre bouteille ? On vous la montera. Il faut éteindre le feu. Au lit ! Et au plus vite, vous voyez que vous êtes les derniers à quitter la salle ».

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Les deux amis montèrent par une espèce d’échelle comme des agneaux que l’on mène à la boucherie. Ils avaient remarqué que tous les voleurs étaient sortis, sans emporter une chandelle et sans personne pour les conduire, comme on faisait pour tous les voyageurs. L’aubergiste les mena dans une grande chambre avec un lit dans un coin, puis il les laissa avec un bout  de chandelle en leur souhaitant la bonne nuit.

Pour sur quelle le fut ! Déjà ils tremblaient mais ils tremblèrent encore plus quand ils entendirent que l’aubergiste les enfermait à double tour. Ils se regardèrent alors comme des hommes morts ne sachant comment échapper à leur triste sort.

L'Hospitalet près l'Andorre 16

Ils se trouvaient dans cette chambre sans fenêtre, tout en haut de la maison ; le bout de chandelle finissait de se consumer. Ils n’osaient pas parler ni chuchoter. Louiset s’assit sur le lit en pleurant, Paulet, qui était costaud, cherchait un bâton, de quoi se défendre mais il ne trouva rien. A ce moment la chandelle s’éteint et ils se retrouvent dans le noir. Ils remarquèrent  une ouverture dans le mur, en hauteur, par où passait un rayon de lune. Comme rien ne remuait, ils commençaient à se rassurer mais ils entendirent marcher dans la maison et des voix parlant doucement au-dehors.

Par curiosité ils tentèrent de voir quelque chose. Paulet fit la courte échelle à Louiset pour qu’il regarde au-dehors. Dieu seul sait ce qu’il entendit mais ce fut affreux, les jambes de Louiset tremblaient sur les épaules de Paulet. En parlant bas celui-ci demanda ce qui se passait « J’ai vu des hommes porter deux à deux des sacs où il y a, c’est sur les corps de voyageurs » « Morts ? » dit Paulet. « Certainement, du moment que d’autres disaient,  au pied du mur, il ne peut pas rentrer dans le sac et j’ai reconnu cet Etienne Poirot dire « eh bien coupe la tête ».

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A ces paroles Paulet devint froid de peur, Louiset ne disait mot et à ce moment, ils entendirent que l’on montait à l’échelle. Rapidement, ils se mirent au lit pour faire croire qu’ils dormaient. C’était l’aubergiste qui entra dans la chambre accompagné de cet Etienne Poirot en tenant une lanterne dont la lueur n’éclairait que par une petite fente. Ce dernier demanda à voix basse « Tu crois qu’ils sont capables de nous dénoncer ? » «  Bah ! Ce ne sont que deux compagnons faisant leur Tour de France qui se sont perdus dans la nuit » « Tant mieux pour eux car sinon… » et Etienne Poirot montra son grand couteau qu’il portait à la ceinture. L’aubergiste ressorti  de la chambre silencieusement en compagnie d’Etienne Poirot.

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Quelle nuit passèrent les deux compagnons. Ils restèrent éveillés toute la nuit éveillés dans le lit à l’écoute du moindre bruit de crainte que l’on vienne pendant leur sommeil. Le jour les trouva comme cela sans qu’ils aient fermés l’œil et quand l’aube vint pointant à l’horizon la serrure dans la porte fut libérée et quand ils purent enfin sortir ils mirent leur sac à l’épaule et redescendirent au plus vite. Ne croisant personne ils allaient prendre leurs jambes à leur cou et à ce moment l’aubergiste leur dit derrière eux « Holà ! Les drôles où allez-vous ainsi ? Est-ce que l’on sort d’une honnête maison sans payer ? » Mais non nous  allions au puits pour nous laver le visage et prendre l’air. Combien nous vous devons ? » « Vingt sous chacun pour le souper et vingt sous pour le lit et vingt sous encore chacun pour la nuit. Cela nous fera tout juste un franc » « Le voila » dit Paulet mais dans le même temps sans y prendre garde tellement il était troublé il laissa voir le contenu de sa bourse avec trois pièces d’or qui brillaient à l’intérieur « Diable, dit l’aubergiste, voila de belles pièces » « Ne croyez pas ça, elles ont l’air de louis d’or mais ce n’en sont pas » « Ce n’est pas de la fausse monnaie ? »,  dit-il d’un air terrible. « Non, non rassurez-vous, certainement pas, mais… » « Merci », dit l’aubergiste, et ne faites pas de mauvaises rencontres.

L'Hospitalet près l'Andorre 19

Finalement, ils arrivèrent à la nuit à Tarascon sur Ariège une petite ville le long de l’Ariège sur le chemin de Foix et de Toulouse. Là où demeurait un oncle de Louiset. Après s’être embrassés, ils allaient lui raconter les terribles choses qu’ils venaient de vivre quand au coin de la cheminée, ils virent cet Etienne Poirot assis dans un fauteuil et qui fumait tranquillement une petite pipe. Ils se demandaient ce qui se passait, d’autant plus que l’oncle les fit s’assoir dans la cuisine pour leur servir à boire.

A ce moment Etienne Poirot vint les rejoindre,  passa avec l’oncle dans l’arrière cuisine. Les deux compagnons virent par la porte restée ouverte, la peur les gagna de nouveau, quand, Louiset reconnu les sacs des morts. Les compagnons allaient crier « Au Secours ! », quand, Etienne Poirot, d’un coup sec de couteau creva un sac et qu’il en tomba… Des grains de café, puis, faisant pareil avec l’autre sac, il en sortit du sucre. La méprise était totale, ce groupe n’était pas des brigands ou des assassins, mais des contrebandiers qui jouaient au chat et à la souris avec la douane de l’époque. Mais vous allez me dire qu’il reste un dernier sac et celui-ci ensanglanté et que l’on voyait les bras et les jambes qu’on aurait dit que c’était un homme à l’intérieur. Finalement c’était une carcasse de porc qu’ils firent rôtir pour le souper et de ce cochon dont jamais personne n’a gouté de pareil.

Ce petit jeu de tricher pour économiser quelques sous  à faire passer en cachette des achats supplémentaires était courant à l’époque pour le  plaisir de contourner la loi. C’est finalement la même chose aujourd’hui.

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